Le saviez-vous ? Ces plats élaborés à Athènes et produits dans les régions où ils étaient exportés au départ (comme ici l’Italie du Sud) permettaient de présenter les poissons aux convives d’un repas. Un bol de sauce placé au centre de l’assiette permettait d’assaisonner ces produits de la mer.
Ce jeu de domino irisé, d’une grande élégance, est sculpté dans du palissandre orné de nacre. Matière prestigieuse, la nacre offre également un touché lisse et agréable. Passe-temps privilégié de la bourgeoisie, les dominos rassemblaient petits et grands autour de la table pour se divertir.
Le cratère est un vase qui permettait de mélanger le vin et l’eau durant le banquet. Cette version XS, symbolisant probablement le banquet rituel que les fidèles accomplissaient dans le sanctuaire, était déposée en remplacement de vases plus coûteux : une sorte d’avatar miniature…
Grande Grèce, 3-2e siècle avant J.-C.
J’ai beau ressembler à votre petit couteau suisse, je suis en réalité un cure-dent bien ravissant ! Précieux objet en métal doré et nacre, très utile après un repas, je permets à mon riche propriétaire de se curer les quenottes en toute élégance. Mon secret ? Je suis aussi un cure-oreille… Mon petit doigt me dit que je vous intrigue ; pour me découvrir et m’admirer, je vous en prie, votez…
Cet ensemble de couverts pliants était utilisé lors de repas occasionnels. Bien pratiques, ces couverts se différenciaient des couverts du quotidien car ils pouvaient être pliés et emportés par leur propriétaire. Un riche décor sculpté épatait la galerie tout en révélant la personnalité du possesseur. Ici, la cuillère présente un blason et des aigles couronnés, tandis que la fourchette arbore un soldat écrasant un dragon. Modestie, quand tu nous tiens !
Les vases grecs sont des objets pratiques. Chaque forme est adaptée à un usage : stocker, transporter, verser… Ce skyphos est un vase à boire, l’ancêtre de notre gobelet, mais avec deux anses. Son décor dit de « Gnathia », du nom d’une cité antique du sud de l’Italie, a connu un grand succès au 4e siècle avant J.-C. et se caractérise par des rehauts de couleur jaune, blanche et rouge sur fond noir.
Grande Grèce, 3ème siècle avant J.-C.
Savez-vous que l’on dit du bambou qu’il ploie mais qu’il ne se brise jamais ? Fait de porcelaine, je préfère toutefois laisser la vapeur que je dégage voler jusqu’aux nuages plutôt que risquer de tâter le dur et froid carrelage… Avec le pin et le prunier, nous sommes les trois amis de l’hiver et nous vous réchaufferons durant ces mois polaires. Si vous voulez goûter à mon bouillant nectar de longévité, vous savez ce qu’il vous reste à faire…
Corneille ne se serait jamais permis une faute de goût ; pas plus que ces personnages attablés, ni le petit chien tout devant qui dévore à cœur joie son écuelle. Prendre le temps de sentir, de goûter, de se passer les plats, après avoir mis les petits dans les grands : tout cela ne fait-il pas partie, au 17e siècle comme aujourd’hui, des plaisirs de la table ?
Abraham Bosse
1638
Cette assiette de la série « arts et métiers » illustre un métier traditionnel de nos campagnes, le cordier. La corde de lin ou de chanvre était un matériau indispensable dans les usages agricoles d’autrefois. Ces assiettes illustrées ont-elles servi à témoigner de métiers traditionnels ou à susciter des vocations chez les jeunes ? Diffusées à grande échelle, elles ont en tous cas propagé une imagerie populaire à la table des français !
Choisy-le-Roy
19e siècle
Ce tableau représente une scène d’intérieur. Quatre femmes, issues d’un milieu aisé, sont attablées durant une partie de bridge. Afin de dynamiser le tableau et diriger notre regard, l’artiste utilise les contrastes de teintes rouges et vertes. Un jeu de couleurs et de lumière qui vient accompagner le jeu de regard des participantes. Sauriez-vous deviner qui gagne la partie ?
Henri DELEPOUVE
avant 1951
Pour vous séduire, j’use d’une stratégie imparable, la séduction en trompe-l’œil ! Cette assiette en faïence polychrome donne l’illusion d’être garnie d’œufs durs sur un fond de camaïeu bleu. On assiste au 18e siècle à un véritable phénomène de mode : des plats de toutes formes ornent les tables. Alors, si vous souhaitez me déguster lors de votre prochaine visite, votez pour moi et n’oubliez pas la mayonnaise !
Mêlant le travail du métal – avec une tôle d’argent repoussée et découpée – et celui du verre, ce luxueux accessoire de table est un panier à sucre. La coupelle de verre au motif losangé est soutenue par un trépied aux pattes de lion. La base ajourée se compose de deux personnages issus de la mythologie romaine : le dieu et la déesse des eaux, Neptune et sa femme Amphitrite
Collectionnée par les lettrés chinois, fascinés par mon corps de porcelaine et qui goûtaient à mon contenu avec délectation, je me devais de rendre hommage aux plus fameux d’entre eux, les Sept sages de la forêt de bambous. Dans un paysage luxuriant, ces amateurs de poésie, de musique et de boisson sont réunis autour d’une table garnie de mystérieux objets. Nul doute qu’il s’agit d’une belle prise…
Vous êtes plutôt mimolette, tomme, comté ou crottins ? Cette lumineuse nature morte ne demande qu’à être dégustée. Les couleurs tendres et subtiles des fromages crémeux et des pâtes fermes sont saisissantes de réalisme. À un détail près : il ne manque plus que l’odeur !
Philippe ROUSSEAU
1886
Mmmmh… goûtez-moi cela : de la moambe, du saka saka, du pili-pili, des cacahuètes, des bananes, de la papaye et de la mangue bien mûre ! Sans oublier le poulet, le riz et les épinards ! Tout un pays dans une seule cuillère… Bon appétit !
Si mon décor vous fait penser à une confiserie, c’est peut-être parce que je suis un sucrier ! Mes marbrures sont obtenues en mélangeant des terres de différentes couleurs dans la pâte, imitant les pierres dures. Malgré mes airs de panier aux anses tressées, je fais partie du service de table et permets aux convives de ravir leurs becs sucrés. Avouez que je suis à croquer !
Vous manquez d’inspiration pour vos dîners ? Qu’attendez-vous, diantre, pour accueillir ce menu encadré et le mettre en bonne place dans la Chambre des visiteurs ? Pour sûr, vous y puiserez des idées à vous en régaler les babines : du potage au soulier de Corneille au lard dramatique arrosé, bien sûr, d’un « Cid » normand ! Car si Rodrigue manque de cœur… il ne manque pas d’appétit !
Les cartes à jouer, qui apparaissent au 16e siècle, connaissent un succès considérable. Les jeux vont alors se multiplier et se décliner à l’envi. On compte différents types de jeux à la cour : le jeu intime avec une assemblée restreinte, comme ici dans ce dessin ; le jeu du public ordinaire, en soirée par exemple ; le jeu grand public lors de grandes fêtes. Et vous, quel type de jeu aimeriez-vous mettre sur la table ?
Anonyme Pays-Bas ou Allemagne
Multifonction, ce petit objet cache bien son jeu. En plus d’être un tire-bouchon de poche, son corps est composé d’une boîte pouvant recevoir le silex d’un briquet. Il est orné de deux motifs animaliers, proches des motifs héraldiques : une licorne et un lion de profil. Sans connaître l’identité du commanditaire, ses armoiries arboraient sûrement ces animaux.
« Il aimait le gros cidre, les gigots saignants […]. Il prenait ses repas dans la cuisine, seul, […] sur une petite table qu’on lui apportait toute servie, comme au théâtre. »
Ce personnage n’est autre que le père d’Emma Bovary. Le dessin fait partie d’un ensemble d’illustrations qu’Albert Fourié a consacrées au roman. Exercice réussi, puisque la scène image à la perfection les mots de Flaubert.
FOURIÉ Albert
Imaginez-vous avoir fait bombance des mets les plus délicieux et des nectars les plus exquis, écoutant au soleil couchant la douce musique du vent faisant vibrer les feuilles des vignes. Quoi de plus envoûtant que quelques volutes d’encens aux senteurs de raisin fraîchement pressé pour vous chatouiller les narines ?
Autrefois, le sucre se présentait sous la forme de pains qu’il fallait morceler. Les pinces à sucre permettaient alors de prélever les morceaux fragmentés. Cette pince en argent présente un motif d’écus ajourés : un travail d’orfèvrerie remarquable, attesté par la présence de quatre poinçons.
Ces couverts de grande taille peuvent vous paraître anodins, et pourtant… Il s’agit d’un ensemble pour le service des mets d’un repas. Le couteau, à la lame courbe et à l’extrémité arrondie, et la fourchette à deux pics, appelée « fourchon », sont accompagnés d’une cuillère. Les décors damasquinés et la dorure imitant la vermeille sont là pour impressionner les convives.
Peintre moderne, Jean-François Laglenne (1899-1962) qualifie son art de « cinémental ». Son œuvre est caractérisée par la recherche de « formes qui témoignent de recherches nouvelles dans les valeurs optiques ». Ses tableaux vont alors tendre vers des déformations. Ici, la nature morte présente poivrons et figue, accompagnés d’une petite guêpe bien gourmande.
Jean-François LAGLENE
20ème
Deux femmes – au centre – et trois hommes sont réunis autour d’une table, non pas pour faire ripaille, mais pour jouer de la musique de chambre… ou de salle à manger ! Les tapisseries très détaillées du décor et la fenêtre ouverte sur un vaste paysage invitent à prolonger la rêverie. Tout cela ne donne-t-il pas envie de se joindre en rythme à leur groupe ?
Abraham Bosse
1638
Deux siècles après sa mort, voici le grand Corneille ressuscité dans une gravure, à sa table de travail, à l’occasion des célébrations de son bicentenaire. Il faut dire que Corneille faisait partie, de son vivant, des immortels : il est entré en 1647 à l’Académie française. Comme quoi ne pas quitter sa chaise peut parfois mener loin !
collectif
1884
Iznik, ancienne ville byzantine, produit à partir de la fin du 15e siècle une céramique à base de silice et de fritte, capable de rivaliser avec la blancheur de la porcelaine chinoise. Ses décors peints évoquent les réalisations de l’atelier de peinture du palais de Topkapi à Istanbul, avant de s’enrichir d’une remarquable couleur turquoise. Les pièces étaient destinées aux palais ottomans ou encore à de riches européens.
16ème – 17ème siècle
Les yeux rivés sur un échiquier placé au centre de la composition, ces jeunes aristocrates habillés à la mode du 17e siècle semblent absorbés par le jeu. La scène témoigne des nombreux divertissements qui occupent la haute société sous l’Ancien Régime. Et vous, êtes-vous plutôt défense sicilienne ou gambit de la dame ?
Eugène HILLEMACHER
1849
Tout au long de sa carrière d’artiste, Jacques-Émile Blanche s’est évertué à mettre en valeur la beauté du quotidien dans ses natures mortes. Il livre dans cette composition une étude minutieuse des jeux de lumière sur un morceau de saumon, dont la chair grasse se reflète sur la surface d’un plat argenté
Jean-Emile BLANCHE
1891
L’atelier des Embriachi, tailleurs en os et en ivoire actif à Florence puis à Venise entre 1380 et 1430, réalise des œuvres de prestige exécutées sur commande, mais aussi des œuvres en série : petits triptyques pour la dévotion personnelle, cadres de miroirs ou encore coffrets de mariage. L’atelier a eu de nombreux imitateurs de qualité, parfois égalant l’original !
15ème siècle
Ce simpulum, ou louche, servait à puiser et servir le vin lors des banquets. Il pouvait également être utilisé lors des libations, qui consistaient à verser du vin sur le sol ou un autel, en l’honneur des dieux. Le manche de cet ustensile se termine par une tête de cygne, présage de fortune, de succès et de bonne santé. Enfin un oiseau de bon augure !
Epoque romaine
Avez-vous déjà dégusté des mets accommodés de fleurs suaves et délicates ? Oiseaux et papillons ne s’y sont pas trompés, appréciant ces saveurs piquantes et sucrées. Les lettrés chinois eux-mêmes, passant par Delft et Rouen, cherchent à travers jardins et paysages à saisir ces précieuses essences. Laissez-vous transporter par ces dessins célébrant la beauté et l’abondance de la nature!
POTTIER Emilie
Sauve qui peut ! Je me vais me faire manger toute crue par ce vilain rapace !
Trop tard ! Me voilà prise entre les serres de cette buse affamée qui ne me laissera aucun répit, c’est certain…
RIP la taupe.
Xxème siècle
Cuillères d’apparat, ces ustensiles aux manches sculptés ne servaient que lors de grandes festivités. Deux personnages sont représentés : un joueur de tambour et un garde ; deux figures que l’on croisait lors d’évènements. Soyez rassurés, vous ne voyez pas double ! Un même personnage est bien représenté deux fois.
Ce curieux petit service de vaisselle en ivoire, digne d’une maison de poupée, occupait certainement les heures de jeux d’un jeune enfant de la bourgeoisie au début du 20e siècle.
anonyme
20e siècle
Cette curieuse cuillère est une charmante saupoudreuse à sucre. Ses longues brindilles se terminent par des formes de coquilles. Celles-ci sont ajourées, laissant échapper un doux nuage sucré. Un monogramme (« CL » ?) en relief orne le bout du manche. Nous pouvons donc nous questionner sur l’identité de la famille à laquelle a appartenu cet élément d’argenterie.
Couteau, racloir, arme ou pic ? Avec le biface, pas besoin de choisir ! Ce couteau suisse de la préhistoire était utilisé seul ou emmanché, pour la chasse et la transformation de la viande. L’outil idéal pour préparer un bon steak de mammouth !
Les gourmets auront reconnu ce crustacé à longues pinces, qu’ils apprécient grillé, flambé ou en paella. Mais la langoustine est aussi convoitée… par l’industrie textile ! La molécule qu’elle produit, appelée « chitine », est transformée en fils à partir desquels on fabrique une viscose utilisée pour l’habillement ou le milieu médical.
Chou-rprise ! Il ne s’agit pas d’un élément de potager mais bien d’un véritable élément de cuisine. Cet ensemble – la terrine et son présentoir – venait accueillir un mets, tout en décorant la table pendant le repas. Non sans humour, un petit escargot prend place sur le chapeau de la terrine et joue le rôle de poignée.
Au 18e siècle, la céramique, bien meilleur marché que l’argenterie, tend à la concurrencer et s’y substitue souvent. Cette période est propice au développement de décors originaux, dont la mode du trompe-l’œil. Cette terrine ovale au décor fleuri est surmontée d’un couvercle orné de légumes en relief. Artichaut, pomme, cornichon, carotte et grappe viennent ouvrir l’appétit des convives.
Mais quel est cet étrange objet ? Une assiette apéritive des beaux jours ? Et bien non, il s’agit d’une assiette en trompe-l’œil en faïence polychrome. Dans le fond de l’assiette figurent des olives en relief, aux teintes naturelles et réalistes. Très à la mode au 18e siècle, les faïences trompent l’œil et se déclinent en différents objets.
Mais que pouvait bien boire Gustave Flaubert dans cette coupe en vermeil ? Café, thé, chocolat, ou encore vin ?
L’écrivain nous le révèle dans une lettre du 25 mars 1853 à Louise Colet, lorsqu’il se rappelle sa jeunesse : « Je buvais du cidre dans une coupe en vermeil. »
Philippe Jean-Baptiste Huguet
1798-1809
Jacques Villon (1875-1963) est un artiste aux multiples talents. Plus connu comme peintre, il est également illustrateur. En 1896, le jeune artiste s’installe à Paris et travaille pour l’atelier Cormon, pour lequel il réalise des illustrations. Il porte alors le nom de Gaston Duchamp. Les personnages plutôt austères de ce menu, à la limite de la caricature, révèlent avec humour une ambiance très chichiteuse.
VILLON Jacques
1896
À l’idée de voir cet objet exposé, on s’en lèche les babines. C’est un biscuit, mais il ne se mange pas ! Destinée à décorer une table, cette porcelaine cuite à haute température, sans glaçure, prend l’aspect d’une couleur blanche proche du marbre. Par goût de symétrie, les figures sont représentées par paires, comme cet enfant et son chien. Souhaitez-vous rejoindre la table de ce duo gagnant ?
Après sa crucifixion et sa mise au tombeau, le Christ ressuscité apparaît le matin de Pâques sur la route d’Emmaüs à deux disciples, accablés par sa mort, fuyant Jérusalem. Les deux hommes lui offrent l’hospitalité sans le reconnaître. Ce n’est que lorsque celui-ci rompt le pain qu’il révèle son identité à ses compagnons.
Anonyme Pays-Bas ou Allemagne
18ème
Zoom sur cette bouteille de verre dont la forme ressemble étrangement à cette fameuse invention gauloise : le tonneau. Que pouvait-elle contenir ? Du vin, me direz-vous ! Pas si sûr : les rares contenus étudiés ne le démontrent pas. Se déclinant en différentes tailles, il se peut que ces barillets aient servi d’unité de mesure.
Epoque romaine
Mais tenez donc ce manuscrit bien à plat ! Vous voyez, ici le texte est un peu plat, il manque de piquant ! Et ces grands aplats sont disgracieux, on dirait que le pinceau est tout raplapla ! Moi, je ne ferai pas le passe-plat en promouvant ce texte-là !
19ème siècle
Au vu de la richesse du décor de ce petit plateau circulaire, son utilisation à table pour accueillir des aliments semble peu probable. Pièce décorative, l’objet devait sans doute être présenté à la verticale avec d’autres pièces d’orfèvrerie sur un meuble non loin des convives, pour parfaire et accompagner le décor de la table.
À la fin du Moyen Âge, dans toutes les cours princières d’Europe, le repas devient un véritable cérémonial. La vaisselle d’apparat, encore plus décorée que la vaisselle d’usage, est exposée sur des dressoirs ou des buffets provisoires. Les ateliers italiens réalisent plus tard des céramiques glaçurées appelées « majoliques ». Saviez-vous que les décors les plus riches semblent avoir essentiellement eu pour fonction d’alimenter les discussions des convives ?
16ème siècle
C’est en représentant une brioche que Jacques-Émile Blanche fut reconnu en tant que peintre par Édouard Manet : « C’était en [18]82. L’année d’avant, j’avais peint chez lui la brioche qui me sacra peintre à ses yeux. » Blanche conserve tout au long de sa carrière un vif intérêt pour le genre de la nature morte, comme en témoigne ce bar en gelée cuisiné à la russe.
1902
Les toiles d’ameublement, que l’on trouvait dans les intérieurs bourgeois de la seconde moitié du 19e siècle, s’inspirent de la nature – le plus souvent d’une nature idéalisée aux proportions généreuses où se mêlent oiseaux, feuillages et fleurs parfois exotiques. La vigne et le raisin, symboles de vie et de richesse, sont couramment utilisés dans ces tissus imprimés.
imprimé à Rouen
1889
« Boire le vin pur nuit à la santé » pense-t-on dans l’Antiquité. On le coupe donc avec de l’eau et on le parfume : herbes aromatiques, miel, moût de raisin, eau de mer… d’où l’utilité de le passer !
Epoque romaine
Une situle (du latin situla, « seau ») est un vase à anse en bronze contenant la boisson servie lors des banquets. Cette anse de situle, retrouvée dans une tombe, permettait de puiser, transporter, servir facilement le breuvage aux convives et ne rien perdre du précieux liquide. Elle montre l’importance du banquet dans les pratiques funéraires gauloises.
Second âge du Fer (- 450 avant JC au changement d’ère)
Posé sur la table de toilette, j’observe Madame se préparer. Se contemplant dans mon reflet, elle se demande peut-être : « Miroir, miroir, qui est la plus belle ? » Paré de bronze doré et reposant sur mon pied en cristal taillé à facettes en « pointe de diamant », je brille de mille éclats. La plus belle, je ne sais pas, mais le plus beau, c’est certain, c’est moi !
Des deux gentilshommes ainsi rassemblés de part et d’autre de la table, saurez-vous reconnaître lequel est Molière et l’autre Corneille ? Et l’homme qui déclame, scande-t-il un texte comique ou tragique ? Comme on aimerait bien la rejoindre, cette illustre table, et s’attarder au banquet littéraire réunissant les deux plus importants dramaturges du Grand Siècle… quitte à prendre racine.
Goupil et Cie (photographe), d’après le tableau de J.L. Gérôme,
Je suis toute mignonne et si petite ! Celui qui m’a fabriquée a su employer des trésors de savoir-faire et d’ingéniosité pour me décorer : une musicienne présente un luth (qin) sur une table basse, prélude au bon repas qui suivra et qui sera agrémenté par le mystérieux contenu que je recèle, bien à l’abri de l’humidité. Alors si vous souhaitez découvrir de quoi il s’agit, votez pour moi…
Près d’une table pouvant accueillir une dizaine de convives, déjà dressée, tout un monde s’affaire : on cuit des plats dans une cheminée, on se réchauffe, on se rafistole devant un miroir et surtout on papote. Qui connaît la meilleure recette ? S’il en est une que Corneille maîtrisait à coup sûr, c’est bien celle du succès !
Abraham Bosse
1638
Chut ! Une séance de musique est en cours… Assis à une table recouverte d’un large tapis, un joueur de luth accompagne une jeune chanteuse dont le regard est rivé vers les pages de ses partitions. Occupés à leur concert, les deux musiciens ne semblent pas avoir remarqué le jeu de regard complice échangé par le couple à leurs côtés.
Anonyme Pays-Bas ou Allemagne
Cette scène de repas officiel se déroule dans la salle à manger du Quai d’Orsay. À travers ce dessin, Hubert Clerget (1818-1899) laisse transparaître ses talents de peintre, de lithographe, mais surtout le fruit de son apprentissage auprès de l’architecte Claude Saintpère (1771-1854). On ne peut qu’admirer la virtuosité de l’artiste dans sa retranscription de l’architecture et du décor de ce lieu prestigieux.
CLERGET Hubert
Ce gobelet en verre est gravé d’une inscription en grec qui invite à la boisson : « Réjouis-toi, c’est pour cela que tu es ici ! » Les gobelets à devises en verre ne sont pas sans rappeler ceux en argile de Trèves (Allemagne) – dont c’était semble-t-il la spécialité –, qui ont connu un grand succès. Comme le dit le proverbe, « boire est humain, donc buvons ».
Epoque romaine, 1er siècle avant J.-C.
Posés au centre d’une table dressée, nous présentons différents condiments et ingrédients, et servons aussi de décoration pour que les papilles et les pupilles des invités soient comblées. Nous sommes en faïence joliment rehaussée de couleurs, nécessitant deux cuissons dont une à grand feu. Chaud devant, préparez-vous à un vrai remue-ménage : les animaux s’invitent à votre table !
« […] et pour tenir notre appétit en haleine, nous allâmes dans le verger achever notre dessert avec des cerises. »
Dans cette scène romanesque, un jeune homme cueille des cerises qu’il offre à une femme assise au pied de l’arbre. Cette représentation idéalisée de l’amour, imprimée sur une toile d’ameublement normande, reprend une scène bien connue des Confessions de Jean-Jacques Rousseau.
fin 19ème siècle
« En amour et en peinture L’on cherche toujours Le trait De la nature ».
Cette inscription dans la partie centrale de l’assiette évoque la thématique de la nature mêlée à celle de l’amour. Une scène galante présente un couple attablé laissant libre cours à ses désirs. Plus discrètement, cachés près de la porte, des valets se rapprochent.
Au Japon, la Fête des petites filles, hina matsuri, est traditionnellement célébrée le 3 mars de chaque année. À cette occasion, on offre aux petites filles des poupées et des objets miniatures qui complètent la collection familiale. Exposés dans une pièce de la maison afin d’être admirés, ces objets précieux sont disposés sur une estrade à plusieurs niveaux, dominée par le couple impérial. Cet objet miniaturisé est un réchaud, qui sert à cuire et réchauffer des aliments et liquides mais aussi à chauffer l’habitation.
Mais que se passe-t-il dans cette œuvre ? Un indice se trouve dans le nom de ce magasin de faïences, Au Brise-tout. Une enseigne pleine d’humour se jouant de la fragilité de ses produits qui a dû amuser plus d’un passant. Alors ne soyez pas comme un éléphant dans un magasin de porcelaine et venez au musée !
LEGERON Jean
Assiste-t-on à un festin ? Eh non ! C’est bien pour un seul couple qu’est dressée cette vaste table couverte de mets. Le peintre nous invite dans la salle à manger d’une Belle Époque idéalisée, placée sous les auspices de la « fée électricité ». Sur la table se dessine une fête miniature, où nymphes et satyres dansent, se baignent, jouent de la flûte… Envie de trinquer avec eux ? À la vôtre !
Gaston de LA TOUCHE
avant 1911
Remèdes miracles
Ballonnements, constipation, prise de poids… Ne souffrez plus ! La presse locale du début du 20e siècle regorge de publicités pour produits « miracles », le plus souvent adressées à la ménagère, incitée à prendre soin de son mari et de ses enfants.
Véritable objet de luxe sur une table dressée, la confiture que je contiens n’est certainement pas destinée à des cochons ! Je suis une petite merveille en vermeil – de l’argent recouvert d’or – et le bleu profond du cristal en mon centre est hypnotique. Les deux palombes amoureuses décorant mon couvercle sont-elles le signe que vous êtes déjà sous mon charme ?
Aquarelles réalisées par Émilie Pottier pour illustrer la publication posthume de son père, la vaisselle que nous représentons vaut le coup d’œil. Petits putti farceurs sur ocre niellé ou centauresse en bleu et blanc, nous animerons la table de récits mythologiques qui enchanteront petits et grands. Si vous souhaitez nous voir au souper, vous n’avez qu’à décocher votre flèche et voter !
POTTIER Emilie
Psst, c’est moi le serpent qui vous parle ! Quand tout le monde est endormi, je sors découvrir les autres aquarelles d’Émilie Pottier qui m’entourent. J’ai décidé d’explorer les faïences « rouge et bleu » rouennaises… Voyage au pays des saveurs dans la boîte à épices trilobée ou au pays des merveilles dans le coffret à bijoux, voulez-vous que je vous raconte mes aventures autour d’un bon petit plat ?
Métro, boulot… tripot ! Ces gentilshommes élégamment vêtus se livrent aux plaisirs du jeu, du tabac, de la musique et de la boisson dans un établissement de réputation sulfureuse appelé « tripot ». Le gant abandonné sur le sol, l’expression du joueur de luth et le gobelet levé par le personnage de gauche traduisent l’ambiance à la fois joyeuse et désinhibée de la scène.
Adolphe LESREL
1876
Cette pièce d’orfèvrerie mêle à la fois la maîtrise du travail de l’argent et celle du verre. Il s’agit d’un moutardier tripode (trois pieds). Sa monture comporte un décor de palmettes et de cygnes. Sur le pourtour, on retrouve la présence de frises en forme de cercles noués et de corde. De quoi vous faire monter la moutarde au nez !
Flaubert écrivait sur une table ronde, installée dans un cabinet de travail au premier étage de la maison de Croisset. Sur cette table se trouvaient ses nombreuses plumes d’oie – que l’écrivain taillait lui-même –, un encrier en bronze représentant un crapaud, une écritoire en acajou et des feuilles de papier bien sûr !
Georges Dubosc
début 20e siècle
Comble du chic, cet objet raffiné en argent massif est une saupoudreuse à sucre. Sa forme de balustre, c’est-à-dire ressemblant à une colonnette, accueille un riche décor. En son sommet, un ornement découpé et ajouré, dit « en lambrequin », permet de laisser échapper le sucre. Cet objet vous donnera-t-il envie de ramener vos fraises ?
« Je suis un antidotte Et je suis un poisôn, Je réveille les sens Et j’endors la raison, J’avance le trépas Et prolonge la vie, Et je sûme la guerre Ou la paix me convie »
Si les quelques vers écrits sur ma panse vous rappellent les effets du vin que je contiens, la divinité assise sur le tonneau vous encourage à festoyer à mes côtés. Il s’agit de Dionysos (ou Bacchus chez les Romains), dieu de la vigne, du vin, de la folie et de la démesure. Vous êtes cordialement invités à rejoindre la table de fête, mais attention à ne pas perdre la tête…
Restaurant ou concours de beauté bovine ? Le restaurant parisien Le Bœuf à la mode met à l’honneur la gastronomie française, pour le plus grand bonheur de ses élégants clients, à la manière de cette vache parée de plumes, étole et bijoux !
20e siècle
L’usage du biberon semble attesté dès l’Antiquité. Qu’ils soient puniques, étrusques ou romains, ces petits vases gardent une homogénéité de forme. Dotés d’un bec verseur et d’une petite anse, ils sont souvent sujets à controverse… Biberons pour certains, tire-laits pour d’autres, et vous, qu’en dites-vous ?
Carthage (Tunisie actuelle) vers 4ème ou 2ème siècle avant JC
« Le loup l’emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès. »
Inspirée de la fable de La Fontaine « Le Loup et l’agneau », cette toile d’ameublement ornait probablement le salon d’une riche demeure bourgeoise de la fin du 19e siècle.
imprimé à Rouen
fin 19ème siècle
La vaisselle commune était en céramique ; cette petite casserole en bronze qui brillait jadis comme de l’or faisait donc partie des ustensiles de luxe des maisons riches. Si elle servait aux différentes préparations culinaires, sa beauté lui permettait-elle parfois de trouver sa place sur les tables ? Rien n’est certain.
Epoque romaine, 1er ou 2ème siècle après JC
Ce magnifique plat ? octogonal à anses rectangulaires est appelé « bannette ». Cet objet est typiquement rouennais. Peu profond, son usage se compare à celui d’un plateau. Sur le fond est représentée une scène galante. Femmes et hommes se retrouvent lors d’un pique-nique, de quoi ouvrir l’appétit !
Bienvenue chers visiteurs, désirez-vous un verre de vin ? Je suis un petit tonnelet bien particulier, j’ai été cuit une deuxième fois à grand feu (1000 °C) pour fixer mon décor émaillé « cinq couleurs ». Méfiez-vous de mon aspect fleur bleue, car sous ma coupe, de nombreux fêtards ont fini la soirée en roulant sous la table…
Les assiettes parlantes étaient le plus souvent imagées et humoristiques, mais ici, une chanson vante l’ivresse créatrice : elle recommande aux troubadours de « tremper leur plume dans le vin » !
Choisy-le-Roy
19ème siècle
Cette cruche en bronze servait à puiser le vin pour le verser dans les coupes. Elle est décorée de motifs plaqués en argent – poisson épineux, guirlande de feuilles de lierre, éléments en forme de larme – qui font d’elle un exemplaire unique. Trouvée à Carthage, elle nous rappelle la grandeur de cette cité antique, dont les vins s’exportaient fort bien et qui rivalisait avec Rome dans ce commerce lucratif.
Carthage, 5ème siècle avant J.-C.
Que de choix pour agrémenter nos plats ! Reprendrez-vous du mil ou du millet ? L’avoine, l’orge et le blé sont bien connus sous nos contrées, mais que dites-vous du tapioca, de la farine de patate douce et du sorgho ? Laissez-vous tenter !
19ème siècle
Cette table en pierre ne va pas vous laisser de marbre ! Et pour cause… Si elle pouvait parler, elle vous déclamerait des vers de Pierre Corneille. C’est ici que le dramaturge, des heures durant, a écrit sur cette dalle recouverte de lierre dans le jardin de sa maison des Champs, acquise par son père en 1608 et où il venait souvent, jamais rebuté par son peu de confort. Après tout, quoi de mieux que le plein air pour trouver l’inspiration ?
début 20e siècle
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